Le petit train : ain’t it funky now

Comment comprendre les interactions qui squelettent la Great Black Music ? Le petit train vous explique avec le titre "Ain't it funk now".

Voilà comment l’histoire commence : James Brown est clairement au milieu des années 60’s le patron de la soul, inégalable et inégalé. Entre 1966 et 1969 il enregistre différents titres qui sortiront en janvier 1970 ensemble sous le nom d’album « Ain’t It Funky ». Parmi les morceaux qui y figurent, deux gros tubes : « Cold Sweat » et « Give It Up or Turnit a Loose ». En ouverture, le morceau éponyme « Ain’t It Funky » en deux parties : une pépite qui a moins retenue l’attention des charts.

Pas de tous puisque le guitariste Grant Green avait eu l’ouïe fine. L’année même de la sortie de l’album de James Brown, il sort lui même « Green is Beautiful » qui s’ouvre lui aussi (clin d’oeil) par une reprise de « Ain’t It Funky ». Le jazzmen qui a accompagné les plus grands de son époque (Herbie Hancock, Jimmy Smith, Lee Morgan, Art Blakey) glisse tout doucement vers le jazz-funk dont il sera assurément un des princes.

22 ans en plus tard, plus précisément le 15 septembre 1992, un frisson parcours l’échine du monde du hip-hop : Public Enemy sort sa première compilation « Greatest Misses » et fait l’effet d’une bombe : 6 titres inédits y figurent. En quatrième position sur la track list « Gotta Do What I Gotta Do ». A la première écoute fièvreuse, les dénicheurs de sample l’ont bien compris : DJ Lord a pioché dans la discographie de Grant Green et utilise une boucle de « Ain’t It Funky ». Que Grant Green avait lui-même emprunté à James Brown. CQFD.