Detroit, l’âge d’or noir américain

Detroit est une ville centrale dans l'histoire de la musique : pas seulement la musique afro-américaine, mais la musique mondiale en générale tant elle a été le creuset des musiques d'aujourd'hui.

« Detroit, capitale de la musique noire ? C’est l’image qui colle à la ville du Michigan, aujourd’hui plus que jamais tandis qu’on y enterre Aretha Franklin, reine de la soul music, née à Détroit où elle est morte, le 16 août 2018. C’est dans les années 1960 que Detroit s’imposera comme un haut lieu de la soul, notamment à la faveur du label Motown, pierre angulaire de ma musique noire dans l’industrie du disque outre Atlantique. Et si Aretha Franklin n’a jamais signé le moindre tube sur le label Motown, son nom comme celui de la maison de disque restent inextricablement liés à l’histoire de la ville de Detroit.« 

C’est en ces termes que la journaliste Chloé Leprince commençait l’article consacré au sujet sur le site de France Culture en 2018, article que nous vous recommandons chaudement. Au delà de la musique, il y est notamment de la question de l’émancipation des Noirs, des émeutes de 1943, du combat de Rosa Parks et de cette ville qui fut le symbole du capitalisme triomphant avant de sombrer dans la faillite.

 

Parmi les émissions mises en lien
Aretha Franklin : au nom du père, du groove et du Saint-Esprit

Une Histoire de la Motown par Adam White

Detroit, berceau de toutes les musiques ?

Détroit est une ville centrale dans l’histoire de la musique puisqu’elle a été au cœur du jazz, de la soul, du hip-hop et de la techno. La webradio Le Mixanthrope y consacrait voici quelques temps une série de 4 mixtapes thématiques.

LA SCÈNE JAZZ DE DÉTROIT ENTRE 1973 ET 1976
Après les émeutes de 1967 et 1968 à Detroit, des musiciens s’organisent et fondent deux labels : Strata Records et Tribe. Autour de Charles Moore, Kenny Cox, Phil Ranelin et Wendell Harrison, la scène de Detroit connait entre 1973 et 1976 une effervescence dingue, produisant quelques pépites jazz et jazz funk.

DETROIT STATE OF MIND
« Quand on a commencé, si vous alliez quelque part à l’étranger et disiez que vous étiez un rappeur de Detroit, personne ne s’en souciait. Nous avons un nom maintenant. Nous avons progressé au point de créer un standard dont je suis très fier. Nous devons être à la hauteur de ce standard. » – Royce Da 5’9″
L’art du sample, voilà de quoi se nourrit le Hip-Hop alors il est clair que les artistes de Detroit ont un vrai avantage : ils vivent sur la terre sainte de la Soul et de la Techno.
Sur les cendres encore chaudes d’une ville déclarée en faillite sur laquelle plane toujours le fantôme de JayDee, les mc’s fument encore les freestyles sur les traces d’Eminem, le fer de lance mainstream de la Motor City.
The D. a su faire entendre ses voix depuis les 90’s avec Esham notamment et en faisant éclore de grands artistes qui marquèrent les années 2000 : Slum Village, Royce da 5’9″, Black Milk ou encore Guilty Simpson.
Mais si le rap de Detroit possède une histoire et un héritage riches, elle a encore un avenir prometteur avec des personnages tels que Danny Brown, Sada Baby ou Curtis Roach !

DETROIT, BIRTHPLACE OF THE TECHNO

En 1988, Derrick May dresse le portrait de Détroit : «Cette ville est dans un état de dévastation totale. Les usines ferment, les gens sont à la dérive et les gamins s’entretuent pour le fun. Si notre musique est la bande-son de tout cela, j’espère qu’elle permet de comprendre quelle désintégration nous vivons.» 

Sur ce tas de ruines industrielles, sociale et culturelle, une poignée de DJ et de musiciens écrivent le futur. Derrick May, Juan Atkins, Kevin Saunderson puisent dans le funk de Parliament, la disco ou la musique électronique de Kraftwerk pour poser les bases de la Techno. Plusieurs générations de musiciens suivront le mouvement à Detroit puis ailleurs dans le monde : Jeff Mills, Mad Mike Banks, le collectif Underground Resistance, Robert Hood etc. 

L’influence de la technocity est aujourd’hui encore très forte dans la musique électronique.

Cette mixtape est totalement subjective et ne prétend aucunement à refléter une véracité historique stricte de la Techno de Detroit.

DETROIT, 50 MILES NUANCES

Détroit ? Mieux qu’un groupe français. Un tas de ruines américaines. Un truc avec les yeux creux mais avec les poches pleines de grosse et de soul. Temptations, Marvin, Stevie ? La Motown, bien sûr. Mais aussi 50 milles autres nuances de sons blackbeautifull versés dans les coffres de labels comme Kent ou Westbond. 50 mille autres bonnes raisons de bouger sorties des studios pilotés par Dave Hamilton. Voici 1 heure avec The Future Kind, James Carpenter, Melvin Sparks, Timmy Willis, John Lee Hooker et autres Tammi Terrell. Ain’t Too Proud To Beg, ain’t ya ?”